L’action a cassé le seuil des 8 euros, à son plus bas historique. Un phénomène technique lié à son augmentation de capital.
L’information était validée depuis l’assemblée générale extraordinaire de juillet 2016 : EDF souhaite augmenter son capital. Vu les conditions de marchés, l’opération a été lancée dans les premiers jours de mars pour s’achever dans le mois.
Le droit des minoritaires respecté dans l’augmentation de capital
Deux bonnes nouvelles pour les actionnaires. Un, les actions nouvelles seront de suite assimilées aux anciennes. Bref, elles donneront droit au solde du dividende de 0,4 euros, normalement détaché le 6 juin prochain et versé le 30 du même mois. Deux, le droit des minoritaires a été respecté. L’augmentation de capital se réalise donc avec attribution d’un droit préférentiel de souscription (DPS). De quoi expliquer l’effet d’optique de la baisse du 8 mars, avec une chute de 8,59922 euros à 7,918 euros.
Explication : quand une société augmente son capital, elle cherche à attirer des capitaux en accordant des faveurs. D’où un prix de souscription généralement inférieur au dernier cours coté. Pour EDF, les actions nouvelles sont ainsi émises à 6,35 euros. Pour bénéficier de ce prix, il faut toutefois présenter 10 DPS, assimilables à des bons d’achat à prix privilgié comme une grande surface, pour acquérir 3 actions nouvelles. Naturellement, cette décote est pénalisante pour les anciens actionnaires. Car le gâteau futur est à partager en plus de parts, les potentiels nouveaux convives ayant eu un tarif de faveur… Offert lors du lancement de l’opération, le DPS permet ainsi de compenser cet effet.
Le détachement du DPS fait apparaître une baisse en trompe l’œil.
En pratique, tout actionnaire au 7 mars 2017 s’est vu offrir DPS par action détenu. Jusqu’au jour J, l’actionnaire de la société possédait donc une action et un DSP de manière virtuelle. Le jour du lancement de l’opération, le fameux 8 mars 2017, le DPS a été détaché. Après cette opération, l’actionnaire possédait donc une action d’une valeur de 7,918 euros et un DPS, valorisé le même jour, 0,449 euros. Patrimonialement, les actionnaires d’EDF n’ont donc pas perdu 7,84 % le 8 mars !
Le conseil de Marchés Gagnants
La méthode de Marchés Gagnants incite les épargnants à investir dans un titre s’ils ont trois bonnes raisons de l’acheter. De surcroît, nous préconisons d’avoir seulement dix actions en portefeuille et de consacrer à chacune 10 % de son exposition. Vu la baisse de l’action EDF, le poids du titre dans le portefeuille des actionnaires dormants a fortement chuté. Renforcer sa position, via l’augmentation du capital, a donc du sens pour les investisseurs si trois raisons motivent leur position.
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