Madame, Monsieur, chers investisseurs, La répression financière mise en place après la crise de 2008 pénalise les épargnants. Comment ? En maintenant les taux d’intérêt à un niveau artificiellement bas pour alléger la charge de la dette, principalement pour les Etats. Cette stratégie a été menée avec un zèle extrême en Europe, sous l’influence notamment de Mario Draghi, l’ancien patron de la Banque Centrale Européenne (BCE). Les taux se sont même inscrits en territoire négatif. Par un simple phénomène de balancier, ce que les emprunteurs gagnent, les épargnants le perdent... Les rendements sont ainsi devenus faméliques avec le Livret A à désormais 0,5 %, le plan d’épargne logement à 1 %, le fonds en euros de l’assurance vie à 1,5 %. On vous rince et on vous fait la leçon ! Au coup sur la tête de la répression financière, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a décidé de rajouter le mépris. C’était le 15 avril devant la commission des Finances de l’Assemblée Nationale, commentant les chiffres du Livret A : « ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui, pour notre économie, mais d’investissement » ! Le thème de l’épargnant crétin est une constante dans la logorrhée politique. Et chaque réforme de l’épargne est l’occasion de rappeler votre soi-disant incurie. Peut-être faudrait-il rappeler au Ministre, que la gestion de patrimoine s’établit en fonction de nos objectifs et contraintes personnelles. Le Ministre, lui, s’intéresse seulement au financement de l’économie, et ne lui en déplaise, de l’Etat ! Selon les époques, les deux…