Le propos peut vous surprendre. D’ordinaire, on prête pour gagner de l’argent, pas pour en perdre. Sauf avec des taux négatifs…
La récente remontée des taux d’intérêt, depuis mi- avril, n’y change rien. Mi-juin 2015, les taux servis sur les emprunts d’Etat français à échéance de moins de 3 ans sont… négatifs. Traduction pratique : certains s’appauvrissent en plaçant. Bizarre, vous avez dit bizarre…
Pour bien comprendre, revenons à des choses simples. Vous avez un banquier, votre banquier aussi ! Et son banquier à lui, c’est la Banque Centrale Européenne, la BCE. Une instance suprême qui fixe la règle du jeu, c’est-à-dire les taux directeurs : le « Refi », taux de refinancement des banques, ou le taux de rémunération de dépôts. Depuis le 11 septembre 2014, si vous êtes banquier et que vous avez des liquidités sur votre compte à la BCE, il vous en coûte donc 0,20 % par an. Et encore, la BCE est une gentille fille car, en Suisse, les taux de dépôts s’établissent à -0,75 % !
Pour un banquier, avoir du cash en stock coûte. Et dans l’état actuel du marché, il est bien difficile de répercuter ce taux négatif sur le client final. La solution pour s’en sortir ? Acheter des titres pour limiter sa part de liquidités. Notamment les plus sûrs et les plus liquides : les emprunts d’Etat. D’où le niveau négatif des taux sur le marché… Pour un banquier, mieux vaut perdre 0,13 % par an sur deux ans que 0,20 % au jour le jour. Preuve que l’heure est véritablement exceptionnelle…
Le conseil de Marchés Gagnants :
La période est exceptionnelle. En attendant un retour à la normale, considérez que vos certitudes passées doivent être remises en cause.
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