16/02/2023

Peut-on (déontologiquement) investir sur Total ?

Suite au prochain départ de CGG de notre portefeuille, se pose une question existentielle…

 

CGG va quitter notre portefeuille boursier. Une fois encore, la décision n’est nullement un jugement de valeur sur le titre, mais l’application de notre méthodologie. Explications : nous ne croyons pas que de disposer d’un univers d’investissent très large soit une bonne solution pour investir en Bourse. Car la quête de trouver toujours une pépite hors des sentiers battus amène toujours à la même solution : investir sur des valeurs inconnues et finalement, ne jamais véritablement progresser dans la connaissance des entreprises.

CGG : trop petite, trop shortée…

Aujourd’hui, depuis la création de notre portefeuille éducation, nous avons restreint notre univers d’investissement à un panel d’une soixantaine de titre. Dans chaque secteur, pouvaient être retenus les 6 plus grosses sociétés françaises, inscrites sur Euronext Paris, dans le compartiment A, où se retrouvent cotés les plus grosses valeurs. Bref, les plus susceptibles d’être connues du grand public. Tel était le cas de CGG lors de la création du portefeuille. Un an plus tard, fin 2021, CGG n’était plus dans le compartiment, mais nous lui avions accordé un droit de rédemption. Fin 2022, CGG n’a pas rejoint le compartiment A. Nous prenons donc la décision de l’exclure.

De toute façon, CGG était en sursis pour une autre raison. Lors des travaux sur le traitement accordé à notre ligne Orpea, nous avions découvert que CGG était une valeur souvent shortée sur le valeurs. Bref, vendue à découvert par des professionnels désireux de racheter leur positions à moindre prix. De tels titres ne sont pas le genre de beautés à mettre dans un portefeuille de père de famille, désireux de gagner de l’argent sans y passer trop de temps !

La question déontologique du réchauffement climatique

Une fois, cette décision prise, nous repassons la main à la communauté. Et pour la première fois, en deux ans, nous allons nous intéresser à l’investissement Socialement Responsable. De manière pragmatique. Total est l’une des deux possibilités d’investissement sr le secteur de l’énergie d’après nos critères, aux côtés de GTT.

Nous ouvrons donc le débat avec cette question simple. Pour savoir si oui ou non, on est en droit d’investir sur Total !

 

Sondage : donnez votre avis

Dans le contexte sur le réchauffement climatique, doit-on garder TotalEnergies dans notre univers d'investissement (en dehors de toute interrogation financière sur la qualité de la valeur) ?

  • Oui, sans condition. (49%, 86 Votes)
  • Non. (31%, 54 Votes)
  • Oui, si le groupe fait des efforts pour faire pivoter son modèle vers des énergies non fossiles. (20%, 34 Votes)

Total Votants : 174

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Notre débat pour réfléchir sur BFM Business

 

 

Débat clos : Oui, on peut investir sur TotalEnergies….

Avec près de la majorité absolue, le débat est clairement tranché sur la partie déontologique. Il est donc donc de regarder le sujet du secteur de l’énergie de manière plus globale, en incluant aussi une approche financière…

 

11 réflexions au sujet de « Peut-on (déontologiquement) investir sur Total ? »

  1. Voilà que les fonds d’investissements prennent des positions similaires à ce que j’entends depuis des années des ONG lors des AG de Total …
    Est-ce que ces gens-là sont prets à utiliser un vélo pour partir en weekends ou en vacances ?
    On est en pleine hypocrisie !

    1. Bernard.
      Pour enrichir le débat autour de la responsabilité des producteurs, se pose aussi la question des consommateurs. De leur choix ou de ceux que la société leur impose…

  2. Quand on sait que TotalEnergies c’est uniquement 0,38% en ENR sur l’ensemble de leurs investissements liés à l’énergie, on ne peut plus leur faire confiance.

  3. Le modèle économique de Total est en train de changer et compte tenu d’un PER de 4-5 pour ma part j’investis sans hésiter.

    1. Parce qu’il faut que tout veuille dire quelque chose ? Trêve de plaisanterie : CGG est une société cotée à la bourse de Paris, cataloguée dans le secteur de l’énergie. CGG est l’abréviation de Compagnie (C) Générale (G) de Géophysique (G). Avant d’être cotée sous ce nom en 2013, elle est aussi apparue sur le label CGG – Véritas.

  4. Ma réponse est « Oui, sans condition » parce que je pense simplement qu’il est illusoire de s’imaginer que notre investissement ait le moindre impact sur le réchauffement climatique !

    Car, qu’espérons-nous en nous interdisant d’acheter Total ?
    – Avoir un impact sur le cours de l’Action ? Calembredaines…
    – Infléchir la stratégie du groupe ? Carabistouilles… (En la matière, je pense qu’acheter une action nous permet au moins de récupérer un droit de vote.)

    Cette question me fait penser à l’interview du Président de la MAIF sur BFM Business : celui-ci explique à quel point la MAIF est vertueuse car elle n’investit plus dans les énergies fossiles. Christophe Jakubyszyn le chatouille un peu en lui expliquant que cela va à l’encontre de l’intérêt de ses sociétaires : car, si personne n’investit dans le domaine, le prix du pétrole va augmenter et le besoin est encore bien réel…
    La réponse du Président de la MAIL a été : « D’autres n’auront cas faire cet investissement ».
    En d’autres termes : aux autres le sale boulot, à moi le plan comm vertueux…

    Je pense que d’un point de vue déontologique on ne peut pas répondre non.
    Mais, d’un point de vue idéologique, à chacun de faire avec ça conscience et de décider d’y aller ou pas.

  5. Oui ma déontologie d’investisseur me commande d’acheter du Total, c’est une des plus belles valeurs de notre cote avec en prime une excellente rentabilité.
    J’en ai une centaine et j’en reprendrai une louche au premier repli significatif.
    Cette histoire d’investissement ESG est une fumisterie monumentale. Je n’investis pas en faisant de l’idéologie.

  6. Bonjour,
    Vaste sujet qui vient d’être ouvert : la notion d’ESG dans le portefeuille marché gagnant.
    Ce portefeuille est un outil pédagogique, et dès le départ il a été dit qu’il était créé selon certaines règles pour montrer que l’important n’est pas la sélection des valeurs mais la construction du portefeuille.
    Là nous touchons un point qui met souvent JF FIliatre en colère : nous changeons les règles en cours de route.
    je m’explique ; au départ il n’a jamais été question de choisir des valeurs en fonction de certains critères, excepté le choix de grosses valeurs .
    Demain pourquoi pas celles qui ont leur siège au pays-bas, ou alors qui ont une présence en Russie ou en Chine ou ailleurs.
    Pour paraphraser nous devrions nous poser les 3 questions qui nous décident ou pas à acheter une action.
    Autrement il faudrait reformuler le portefeuille.
    Et question ESG nous avons eu l’exemple Orpéa qui était dans tous les portefeuilles des gérant ESG et nous voyons le résultat

    1. Pat le Rouge.
      Permettez-moi de vous suivre sans vous suivre totalement… En particulier, sur le point qui me met en colère : le changement des règles en cours de route.

      Je n’aime pas le changement de règle en règle général, notamment d’un point de vue contractuelle. En revanche, dès le départ, nous savions que les règles du portefeuille évolueraient, non seulement en fonction de notre point d’arrivée estimé (car d’un point de vue méthodologique, nous avions quelques messages faire passer, sans les mettre sur la table tous d’un coup !), mais aussi de l’environnement.

      Petit recap des changements : au début, on veut faire passer le messages de la diversification, non seulement en terme de lignes, mais on souhaite mettre en avant tous les secteurs. Donc on, prend tous les secteurs de la cote, compris l’immobilier.

      A la même époque, on veut marquer le coup sur la construction du portefeuille. Donc on fait le choix de tirer les valeurs au sort, en prenant soin d’en prendre une par secteur.

      Ensuite, on insistera sur l’enveloppe fiscale pour faire ce portefeuille pour éviter les bruits fiscaux liés aux arbitrages et on sortira l’immobilier car les valeurs ne sont pas éligibles à cette enveloppe fiscale.

      De la même manière, on oubliera le tirage au sort pour faire voter la communauté des épargnants sur le choix des titres.

      Face au faible choix de titres dans certains secteurs, nous avons évoqué la possibilité de nous intéresser aux trackers, ces fonds indiciels cotés.

      La méthode est donc totalement évolutive, pour nous permettre de faire face à toutes les situations rencontrées par les investisseurs particuliers et nous adapter à la situation.

      Demain, peut-être intégrerons-nous des petites valeurs. Déjà, nous faisons l’impasse sur un secteur.

      Et pourquoi celà ? Car nous sommes convaincus que la finance n’est pas une science mathématique, même si nous manions beaucoup de chiffres dans le suivi du portefeuille, mais une science humaine. Et rien ne nous gêne plus que les acteurs qui prétendent avoir des martingales qui marchent à tous les coups.

      Sur le sujet de l’ESG, les clients sont désormais confrontés, en raison de la réglementation, à des questionnaires sur leurs préférences durables. ON nous dit que les épargnants veulent de l’ISR ? Nous avons donc fait le choix de nous interroger là dessus, non avec des questions orientées, comme traditionnellement, genre « aimez vous le soleil ou considérez-vous que la pluie mouille », mais avec un cas très concret. Pour avoir une réponse et savoir si, à l’avenir, ce point devait spécifiquement être mis en avant. La réponse a été claire.

      Un portefeuille boursier, comme d’ailleurs un patrimoine, ça vit. Et je ne connais pas d’être vivant qui ne change pas. Alors, oui, nous bougerons, nous évoluerons en fonction des besoins. Mais nous garderons toujours la colonne vertébrale de ce portefeuille : être informatif, éducatif, interactif (avec les internautes et avec le monde qui nous entoure) et on l’espère lucratif.

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